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sur le Vin.

Ce qui reste dans la chaudière, après qu’on en a extrait l’eau-de-vie, est appelé vinasse : c’est le mélange confus du tartre, du principe colorant, de la lie, etc. On rejette ce résidu comme inutile ; néanmoins, en le faisant dessécher à l’air ou dans des étuves, on peut en extraire par la combustion un alkali assez pur.

Il y a des ateliers où l’on fait aigrir la vinasse pour la distiller, et en extraire le peu de vinaigre qui s’y est formé.

L’eau-de-vie est d’autant plus spiritueuse, qu’elle est mélangée avec une moins grande quantité d’eau ; et, comme il importe au commerce de pouvoir en connoître aisément les degrés de spiritualité, on s’est long-tems occupé des moyens de les constater.

Le bouilleur ou distillateur juge de la spiritualité de l’eau-de-vie par le nombre, la grosseur et la permanence des bulles qui se forment en agitant la liqueur : à cet effet, on la verse d’un vase dans un autre ; on la laisse tomber d’une certaine hauteur ; ou bien, ce qui est plus généralement usité, on l’enferme dans un flacon allongé, qu’on en remplit aux deux tiers, et on l’agite fortement, en en tenant l’orifice bouché avec le pouce ; ce dernier appareil est appelé la sonde.

L’épreuve par la combustion, de quelque manière qu’on la pratique, est très-vicieuse. Le règlement