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Lorsque la concentration a été portée à 30 degrés, on filtre à travers de gros tissus d’étoffe de laine ou de la grosse toile, et on a des sirops qui n’exigent que d’être cuits pour donner, par la cristallisation, tout le sucre qu’ils contiennent.

Art. V. Cuite des Sirops.

La cuite des sirops est l’opération la plus délicate ; mais elle est devenue extrêmement facile par les perfectionnemens qu’on a portés dans les opérations préparatoires, sur-tout depuis qu’on a introduit l’usage du charbon animal. La plupart des fabricans ont échoué à la cuite des sirops, et, ce qui devait être attribué à une mauvaise manipulation, l’a été généralement, tantôt à ce qu’on a cru que les betteraves qu’on tra-

    tenir à son extrême division, opérée par la calcination ; car on a constaté que le charbon animal produit d’autant plus d’effet qu’il est plus atténué et divisé par le broiement. M. Figuier, professeur de pharmacie à Montpellier, est le premier qui ait reconnu la supériorité du charbon animal sur celui de bois, pour décolorer les liquides ; et M. Derosne en a fait une application au sirop de betteraves, d’autant plus heureuse que ce charbon, outre la propriété qu’il a de le décolorer, détruit les mauvais effets de la chaux, et rend les cuites plus faciles.