La fin du dix-huitième siècle et les premières
années du dix-neuvième formeront une époque
mémorable dans les Annales de l’industrie française.
La plupart des événemens extraordinaires
qui se sont succédés ont concouru à favoriser
les progrès de nos arts. La France, privée
de ses colonies, bloquée sur toutes ses frontières,
s’est vue réduite à ses propres forces ; et,
en mettant à contribution les lumières de ses
habitans et les productions de son sol, elle est
parvenue à satisfaire à tous ses besoins, à créer
des arts qui n’existaient pas, à perfectionner
ceux qui étaient connus, et à s’affranchir des
pays étrangers pour la plupart des objets de
sa consommation. C’est ainsi que nous avons vu
successivement perfectionné le raffinage du salpêtre,
la fabrication des armes et de la poudre,
le tannage des cuirs, la filature du coton, de