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Art. III. Est-il de l’intérêt de la France de multiplier les fabriques de sucre de betterave ?

La France ne peut pas avoir d’autre intérêt que celui de ses habitans ; ainsi tout ce qui augmente la masse du travail, tout ce qui multiplie les productions de la terre et de l’industrie, tout ce qui enrichit l’agriculteur, ne peut que mériter une grande protection de la part de son Gouvernement.

Ici se présente, sans doute, la grande considération des colonies, et je n’ai point la prétention de résoudre une question d’une aussi haute importance ; je me bornerai à présenter, à ce sujet, quelques vues que je soumets avec respect à la sagesse du Gouvernement et aux hommes plus éclairés que moi.

Je ne dirai point, avec quelques écrivains, que le système colonial n’intéresse pas la nation, sous le prétexte que les colonies ne versent rien au trésor public, qu’elles sont une occasion de guerre toujours existant, qu’elles nécessitent l’entretien d’une marine très-dispendieuse, etc. Je sais que les colonies ouvrent un débouché aux produits de notre industrie et de notre sol ; je sais qu’elles alimentent nos fabriques en matières premières, et qu’elles don-