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Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/100

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dres la machine à diviser la plus parfaite qui fût alors connue, et je la plaçai au Conservatoire des arts et métiers, pour qu’elle fût à la disposition de tous les artistes.

Pendant tout le temps qu’a duré mon ministère, je ne crois pas avoir passé une semaine sans aller visiter une fabrique ou un atelier. Les secours que je distribuais aux ouvriers, les encouragements que j’accordais aux artistes, excitaient le zèle et enflammaient d’une noble émulation. Ces communications presque familières entre l’ouvrier et l’homme revêtu du pouvoir produisent toujours un grand effet et attachent au gouvernement.

J’ai encore introduit dans nos fabriques l’usage de la navette volante, dont les étrangers se servaient depuis quelque temps. Cette manière d’employer la navette a l’avantage sur l’ancienne de fatiguer moins l’ouvrier, attendu qu’il ne se courbe pas sur sa chaîne, et de pouvoir servir à tisser les plus grandes largeurs.

J’ai créé cette Société d’encouragement, qui a rendu de si grands services à l’industrie. Tous les artistes y communiquent leurs découvertes pour les faire juger. Tous viennent y chercher des conseils et des encouragements. Des prix nombreux y sont proposés pour remplir les lacunes ou les imperfections que présentent encore quelques arts. La Société publie tous les mois un Bulletin dont les