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Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/112

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que les fabricants, avant que ces ouvrages parussent, nourrissaient encore à l’égard des recherches scientifiques.

Mais dès que, dans un style clair et facile, Chaptal eut expliqué à chacun les principes de l’art particulier auquel il était adonné, lorsqu’il eut livré à tous le secret de mille perfectionnements ingénieux et indiqué le moyen d’en découvrir d’autres, l’industriel, l’agriculteur, le vigneron entrèrent avec ardeur dans les voies nouvelles que leur ouvrait la chimie, et l’on peut dire que de ce moment date véritablement l’industrie moderne. Flourens a écrit[1] que la « vocation de Chaptal a été de renouveler l’industrie par la science ». Professeur, chef de grandes manufactures, conseiller d’État, ministre, l’application de la chimie aux arts a été en effet sa pensée constante, et l’on peut dire encore avec Flourens que « son histoire se confond avec l’histoire même des progrès que l’industrie française a dus aux découvertes de la chimie ».

Ce sont les découvertes de Lavoisier, de Berthollet, de Monge, de Fourcroy[2], aussi bien que

  1. Éloge historique de M. Chaptal.
  2. « Il n’est presque pas une branche de fabrication, surtout dans celles qui ressortent des connaissances chimiques, que Chaptal n’ait contribué à perfectionner ; il en est plusieurs qu’il a créées : parmi tant d’objets que nous pourrions citer, nous signalerons principalement la fabrication des aluns artificiels, celle du salpêtre, celle des ciments remplaçant la pouzzolane par l’emploi des terres ocreuses calcinées, le blanchiment à la vapeur,