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culture, de commerce ou d’industrie, pendant les cinq voyages que j’ai faits avec lui dans l’intérieur de la France et de la Belgique[1]. »

Mon arrière-grand-père indique brièvement le genre de conseils qu’il donnait à l’Empereur : « Dans les crises que la continuation de la guerre a fait éprouver au commerce, j’ai constamment engagé l’Empereur à venir au secours des fabricants qui auraient fermé leurs ateliers ou qui auraient suspendu leurs payements, quoique encombrés de marchandises qui se trouvaient sans débouchés. Je n’ai jamais vu que l’Empereur ait rejeté une proposition qui avait pour but d’encourager ou de soutenir l’industrie[2]. »

Certains produits indispensables à nos fabriques commençaient à leur faire complètement défaut. J’ai déjà parlé de la betterave et de la part qui revient à Chaptal dans l’essor que prit la fabrication du sucre qui en est tiré. Il conseilla, dans le même temps, à Napoléon d’encourager la production de l’indigo extrait du pastel ; jusqu’alors, cette couleur provenait exclusivement de l’Inde.

Dans ses notes, Chaptal s’excuse d’avoir donné parfois à Napoléon des conseils que réprouverait une économie politique rationnelle. Mais les circon-

  1. On trouvera plus loin le récit de ces voyages.
  2. Je ne répète pas ici ce qui est exposé plus longuement dans les Souvenirs sur Napoléon.