Aller au contenu

Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

stances étaient très particulières. En effet, d’un côté, la guerre avec l’Angleterre avait supprimé toutes nos relations avec les pays au delà des mers ; de l’autre, l’étendue de l’Empire était si vaste, le pouvoir de Napoléon était si absolu sur le reste de l’Empire, que le commerce français, qui était encore immense, devait profiter de cet avantage. « Dans ces embarras, écrit-il, il s’agissait moins d’établir les principes généraux du commerce que de tirer le meilleur parti possible de la position où l’on se trouvait. »

La chute de Napoléon porta un coup terrible aux nouvelles fabriques de sucre et d’indigo. La plupart succombèrent, mais quelques-unes, et celle de Chaptal en particulier, résistèrent victorieusement à la crise. Son avis est que, « sans la malheureuse campagne de Moscou, ces nouvelles fabriques auraient fourni des produits à plus bas prix que ceux que nous retirions du nouveau monde. Nous aurions pu nous passer d’eux d’une manière définitive, et le système continental eût ainsi amené de grands résultats ». Dans une lettre à son fils, il dit encore, à propos de la guerre commerciale faite à l’Angleterre : « Le plus grand mal est du côté des Anglais. »

Il ne faut pas croire, d’après ce mot, que Chaptal fût, d’une façon absolue, partisan de la guerre à outrance, comme celle que l’Empereur faisait aux Anglais. Dans son ouvrage sur l’Industrie fran-