Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

parti pour Paris, le bruit court à Amboise qu’il est tombé malade. Pendant trois jours, on assiège Chanteloup pour avoir de ses nouvelles.

À partir de 1819, les séjours à Paris se prolongent, et Chanteloup reste désert la plus grande partie de l’année. Son âge et ses infirmités commencent à retenir Chaptal à la maison. Mais il y est heureux. La vie de famille lui plaît. « C’est là le suprême bonheur, écrit-il, tout le reste n’est rien en comparaison ; ces jouissances sont solides et éternelles ; les autres sont fugitives et ne remplissent pas le cœur. »

Il ne sort plus que pour ses conseils ou la Chambre. Ses avis sont très recherchés à l’administration des prisons et des hospices, dont il a été le bienfaiteur pendant son ministère. Il assiste à des conseils chez les ministres. En 1819, il est vice-président du jury pour l’Exposition des produits de l’industrie. C’est lui qui, en l’an IX, a organisé la première Exposition nationale[1], et il est naturellement désigné pour cette fonction. Il va quelquefois aux Tuileries, « où le Roi le reçoit très bien et toujours d’une manière distinguée ». — « Je suis très bien en cour, écrit-il encore. Les princes sont pleins de bonté pour moi et m’accueillent toujours avec distinction. Je ne m’en prévaux pas, mais c’est très agréable. »

  1. Celle de l’an VI n’avait réuni que les produits de Paris et des environs.