Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/158

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Le 26 mai 1819, il écrit à son gendre : « Vous avez su, mon cher ami, que la Chambre ne me voit pas d’un mauvais œil, puisque, à ma seconde séance, elle m’a nommé président de son premier bureau ; ce qui m’a fait autant de plaisir que ma nomination de pair. »

Dès la première année, il commence à exercer sur la Chambre cette influence tant redoutée des ultras et qui a retardé pendant trois ans sa nomination. Il ne l’emploie qu’à soutenir des projets de loi d’intérêt économique. Les débats irritants de la politique le laissent froid : « On a l’air et peut-être l’intention de vouloir faire beaucoup, et on ne fait rien. » « Tout languit, écrit-il en 1821 ; il n’y a de place que pour les passions et les querelles entre les partis. » Il s’efforce de ramener aux affaires utiles l’attention de la Chambre des pairs. Son rapport sur l’organisation et le développement de la canalisation en France, dont il a fait sa spécialité, obtient un grand succès. Assidu aux séances, mais ne prenant la parole que pour défendre les principes d’administration dont l’expérience lui a fait reconnaître la valeur, il arrive à un résultat imprévu : « les ultras le portent pour toutes les commissions. » Mais, « comme ils n’ont pas pour eux le nombre, il ne sort de l’urne que lorsque son parti le porte ».

Malgré la faveur marquée dont il jouit dans cette assemblée, il se refuse toujours à jouer un rôle