Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/20

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chimiques s’exercent sur toute la matière ; mais, dans l’économie animale, elles sont tellement subordonnées aux lois de la vitalité que leur effet est presque nul ; et les phénomènes de la vie s’éloignent d’autant plus des résultats calculés d’après ces lois, que la vitalité est plus intense, de sorte que leur pouvoir est presque insensible dans les fonctions dévolues aux animaux.

Pénétré de cette doctrine, j’en fis l’application dans ma thèse de bachelier que je soutins vers le milieu de la troisième année de mes études en médecine[1]. Je voulus développer les causes des différences que l’on observe parmi les hommes considérés dans le physique et le moral, et je divisai

  1. Le titre latin de la thèse est : « Conspectus physiologicus de fontibus differentiarum inter homines relative ad scientias… Quem Deo duce, et auspice Dei-Para in augustissimo Ludovico medico monspeliensi, tueri conabitur. Auctor J. Antonius-Claudius Chaptal, nojarensis apud Gabalos, liberalium Artium magister et jamdudum medicinæ alumnus, die 5 mensis novembris anni 1776. »
    Elle a pour épigraphe :
    Castor gaudet equis, ovo prognatus eodem
    Pugnis. Quot capitum vivunt totidem studiorum
    Millia.
    (Horace, Sat. lib. II.)

    La thèse est dédiée à son oncle Claude :

    Avuncule carissime,
    Inspice, si possim donata reponere cultu.
    Add. hum. Nepos tuus J. A. Claudius Chaptal.

    Cette thèse a un véritable mérite littéraire, sans parler de l’intérêt scientifique qu’elle présente. Elle eut un tel succès qu’on en fit deux éditions successives de deux mille exemplaires, « ce qui ne s’était jamais vu ».