pellier, sous les yeux et par l’exemple des grands maîtres, les bonnes études qu’il avait faites à Toulouse. Son goût éclairé pour l’observation, son mépris pour les systèmes en médecine contrastaient singulièrement avec ma manière de voir et avec mes habitudes ; nous disputâmes longtemps et sans nous convaincre ; mais M. Pinel prit à la fin un parti qui ne pouvait pas manquer de produire son effet : il me conseilla de renoncer, pour quelques mois, à l’étude des auteurs qui ne s’occupent que de théorie et d’explication, pour ne consulter que trois auteurs, Hippocrate, Plutarque et Montaigne. La lecture réfléchie de ces auteurs, que nous faisions très souvent en commun, opéra sur moi une révolution que j’avais regardée d’abord comme impossible ; je me passionnai pour l’étude de ces trois philosophes à tel point qu’à force de les lire et de les méditer, j’en savais plusieurs chapitres par cœur. Ma conversion fut complète. Je pris en horreur les hypothèses ; je ne connus plus que l’observation pour guide de mes recherches dans tout ce qui tient à la vie animale ; je reconnus que les lois vitales échappaient à la mécanique, à l’hydraulique, à la chimie, et que les mouvements dans les corps vivants dépendaient de quelques lois primitives dont il fallait étudier et comparer les effets sans en rechercher les causes. Sans doute, les lois de la mécanique, de l’hydraulique et des affinités
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