Sans doute, la formation de la loi exige le concours et la délibération de plusieurs, mais son exécution ne doit être confiée qu’à un seul. La préparation de la loi doit être lente et éclairée, mais l’action ou l’application doit être rapide et absolue, ce qui ne s’obtient ni par des discussions, ni par des volontés souvent opposées entre elles.
Dans cette situation critique où se trouvait la France, un cri général appelait des changements. L’Italie reconquise par les armées étrangères, la Belgique menacée par celles du Rhin, les hordes de la Vendée se grossissant tous les jours, la fureur des partis s’animant par nos désastres, un changement de gouvernement était le vœu public et le besoin de tous.
Dans cet état de choses, on annonce le débarquement du général Bonaparte à Fréjus. La nouvelle s’en répand avec la rapidité de l’éclair. L’espérance renaît dans tous les cœurs. Les partis se rallient tous à lui. Le souvenir de sa brillante campagne d’Italie, les faits mémora-