après, peu content du titre de premier Consul, il aspire à se placer parmi les souverains et à établir sa dynastie.
On s’étonnera peut-être de la facilité qu’on lui a laissée pour opérer tous ces changements, contraires à la liberté publique. Mais l’étonnement cessera lorsqu’on réfléchira qu’il y avait alors un engouement général pour sa personne, lorsqu’on verra que ses armées étaient constamment victorieuses et que l’opinion publique le proclamait comme le seul homme capable de nous faire respecter au dehors et de comprimer les factions mal éteintes au dedans. On regardait encore ses guerres, moins comme la soif insatiable d’une ambition déréglée que comme des mesures que lui dictaient la gloire et le salut de l’État. On voyait les qualités de l’homme, on apercevait imparfaitement ses défauts. Aussi plus de quatre millions de Français l’ont proclamé Empereur. On ne se doutait pas alors qu’on traçait le chemin à la tyrannie.
Le Sénat, qui perdait tous les jours de ses droits, le Sénat, devenu si docile, s’aperçut trop