de l’âme. Il parlait toujours de la religion avec respect et plaisantait souvent ceux qu’il croyait athées. Il pensait surtout qu’un peuple ne pouvait pas exister sans religion. Avant de proclamer le rétablissement du culte, et surtout au moment où il méditait ce projet, il parlait dans ce sens à toutes les personnes de son intérieur, sans qu’aucune se doutât qu’il allait le mettre à exécution. Il disait souvent que l’empereur de Russie et celui de Constantinople avaient sur lui un immense avantage, celui de commander aux consciences. Il ajoutait : « Je ne puis pas parvenir à ce degré de pouvoir, mais du moins je ne dois pas m’aliéner les consciences de mes sujets. Il faut donc que je rende au peuple la plénitude de ses droits en fait de religion. Les philosophes en riront, mais la nation me bénira. » Outre le principe de religion, il y avait donc encore un principe de politique qui déterminait sa résolution, et, quoique cet acte n’eût l’approbation d’aucune des personnes qui l’entouraient, il l’exécuta.
Lorsqu’il se décida à cette grande mesure,