Bonaparte. — Mais il a une mère dont il fallait avoir le consentement.
Le notaire. — Non, il est majeur et veuf.
Bonaparte. — Mais je suis souverain, et, comme tel, je devais donner mon consentement.
Le notaire. — Vous n’êtes souverain que pour dix ans, et aucun acte n’engage votre famille vis-à-vis de vous.
Bonaparte. — Montrez-moi cet acte de mariage.
Le notaire. — Le voilà !
Le premier Consul lut l’acte et, en refermant le registre, il faillit déchirer la page qui le contenait.
Bonaparte. — Je ferai casser cet acte.
Le notaire. — Ce sera difficile, car il est bien cimenté, et tout y est prévu.
Bonaparte. — Allez-vous-en !
Le notaire se retira avec son registre sans avoir été troublé un instant.
Bonaparte reprocha vivement à Lucien son mariage, et la dispute s’échauffa à tel point que