avec la veuve de Jouberthon, agent de change à Paris. Il m’ordonna d’envoyer chercher le notaire et de lui signifier d’apporter son registre, ce qui fut exécuté. Le notaire arriva, je le conduisis à Saint-Cloud, à neuf heures du matin. Voici, mot pour mot, le dialogue qui eut lieu entre le premier Consul et le notaire :
Bonaparte. — C’est vous, monsieur, qui avez reçu l’acte de mariage de mon frère ?
Le notaire. — Oui, citoyen premier Consul.
Bonaparte. — Vous ignoriez donc que c’était mon frère ?
Le notaire. — Non, citoyen premier Consul.
Bonaparte. — Vous ne saviez donc pas que mon consentement était nécessaire pour valider cet acte ?
Le notaire. — Je ne le pense pas. Votre frère est majeur depuis longtemps ; il a rempli de grands emplois ; il a été ministre et ambassadeur ; il n’a point de père ; il est libre de contracter.