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nouveaux, tels que la formation de l’acide phosphorique et de l’acide sulfurique par la décomposition de l’acide nitrique sur le phosphore et le soufre, l’analyse des pierres calcaires, etc. À travers tout cela, l’ouvrage portait l’empreinte de la jeunesse ; il y avait de la déclamation, de l’affectation, et pas assez de précision ni de gravité. Tel qu’il était, il parvint à M. de Buffon, qui, à mon grand étonnement, m’écrivit une lettre apologétique, dans laquelle il dit, entre autres choses : « Ce que vous dites de mes ouvrages est ingénieusement vu, très bien senti, et présenté avec autant d’esprit que de grâce : continuez, Monsieur, et je vous prédis que vous serez un jour un des premiers écrivains de votre siècle, et un de ses savants les plus illustres, etc. »

Mes études assidues me firent connaître la futilité du phlogistique, et, dès la seconde année, il fut banni de mes leçons ; Fourcroy et Guyton s’obstinaient encore à le défendre dans leurs cours, et, lorsque ce dernier publia son premier volume de l’Encyclopédie méthodique, je fus si étonné de voir qu’il prenait à cœur de soutenir cette doctrine en la modifiant, que je lui écrivis qu’il ne terminerait pas l’ouvrage sans faire amende honorable.

Pour cultiver mes goûts d’une manière plus indépendante et me mettre à l’abri des persécutions de mon oncle, je le décidai à me marier : il y con-