Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/287

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étoffe, afin qu’on ne lui vende pas des objets fabriqués, car votre but est de donner du travail. »

Napoléon me demanda ce qu’il ferait de ces meubles et de ces étoffes. Je lui répondis qu’il les installerait au Palais-Royal et les tirerait de là pour meubler ses châteaux.

Tout fut exécuté, et, à l’époque de la Restauration, il y avait encore le plus grand nombre de ces objets au Palais-Royal.

Quant aux fabricants, je lui conseillai de prêter trente ou quarante millions aux principaux, avec l’engagement de ne pas fermer leurs ateliers.

Napoléon dépensa soixante-deux millions pour calmer cette crise ; il prêta jusqu’à la somme de cinq millions à des fabricants tels que Gros d’Avillers et Richard Lenoir. La crise se calma.

L’Empereur sentait si bien le besoin des sacrifices dans cette circonstance, qu’il m’est arrivé plusieurs fois de lui exposer la détresse de quelques fabricants, et que jamais il n’a refusé l’appui que je lui demandais.