Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/286

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soulever : je crains ces insurrections fondées sur un manque de pain ; je craindrais moins une bataille contre deux cent mille hommes. Quelles seraient vos idées pour donner du travail aux ouvriers et ranimer les fabriques ?

« — Je suis, comme vous, affecté de la détresse du commerce, et je vais vous dire franchement mon opinion. L’ouvrier manque de travail ; il faut lui en donner. Le fabricant a ses magasins pleins de marchandises qu’il ne peut pas vendre ; il faut lui prêter secours pour l’aider à payer ses engagements et lui fournir les moyens d’entretenir ses ouvriers.

« Pour remplir ce double but, voici ce que je vous propose. On réunira dans le faubourg Saint-Antoine le maire, le juge de paix, les premiers fabricants dans les principaux genres ; on leur fera distribuer des commandes de meubles et autres objets pour six millions.

« Vous enverrez à Lyon un homme intelligent qui commandera des étoffes de meubles pour six millions, et donnera le dessin de chaque