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Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/331

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serviettes. Dans le commencement, on se levait avec lui sans avoir dîné, et il n’invitait pas à continuer le dîner ; mais, quelque temps après, il fut convenu qu’on ne le suivrait point.

Personne n’était à l’aise dans la société de Napoléon que lui seul. Il ne s’est jamais gêné en rien, et il tenait tous ses alentours dans l’étiquette et la contrainte les plus sévères. Le souverain mépris qu’il avait des hommes lui inspirait cette conduite.

Ceux qui ont étudié Napoléon se sont aperçus que, pendant les quinze années de son règne, il s’est opéré de grands changements dans son physique et son moral. Rien n’a égalé son activité pendant les quatre années de son Consulat. À cette époque, il cherchait à s’instruire sur toutes les parties de l’administration ; il réunissait en conseil, tous les jours, les hommes les plus forts, et là, on discutait toutes les questions ; il fatiguait ses conseillers ; il était seul infatigable. Lorsqu’il eut acquis des connaissances et qu’il se fut formé une opinion sur toutes choses, je l’ai dit déjà, il n’écouta plus