Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/339

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surtout dans les campagnes, il avait une redingote qui a été constamment de couleur grise. Tout ce qui l’entourait était richement costumé, et ce contraste était à son avantage.

Dans les grands jours d’étiquette et lorsqu’il recevait sur son trône, il étalait alors un grand luxe. Ses ordres étaient en beaux diamants, de même que la garde de son épée, la ganse et le bouton de son chapeau et ses boucles. Ces habits lui seyaient mal, il en paraissait embarrassé, et il les quittait le plus tôt qu’il pouvait.

Le luxe de sa Cour avait été porté jusqu’à l’extravagance. Les femmes et les hommes y étaient couverts d’or et de pierreries. Les princesses de sa famille donnaient à cet égard un exemple que tout le monde voulait suivre ; il n’en était aucune qui n’eût pour plusieurs millions de parures. Napoléon excitait un peu ce goût effréné pour la dépense, parce que, selon lui, on faisait ainsi travailler les artistes. Il donnait à pleines mains, mais on savait qu’il voulait qu’on dépensât, et cela suffisait pour produire ce luxe.