Page:Chaptal - Mes souvenirs sur Napoléon.djvu/373

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traité de commerce. Quant à Suchet, il a beaucoup ajouté à l’idée que j’avais de lui. »

Le lendemain, nous sortîmes à huit heures pour aller visiter les principales fabriques, et nous ne rentrâmes que pour dîner. Dans une fabrique de teinture de coton, le fabricant se plaignait de ne pas faire constamment des couleurs unies. Je lui en fis connaître la cause : je lui dis qu’il tordait inégalement les matteaux de coton ; je mis la main à l’œuvre et tordis un matteau. Cette leçon égaya beaucoup Napoléon et étonna les ouvriers. Partout il questionnait sur les matières qu’on employait, les procédés qu’on suivait, le prix de chaque objet, les salaires des ouvriers, etc.

Le lendemain, nous fûmes au Havre, où, sur l’observation qu’on lui fit que l’entrée du port s’ensablait, il ordonna la construction d’une écluse de chasse qui a rendu les plus grands services. Il ordonna une réunion des principaux négociants pour le même jour ; là se débattirent les plus grands intérêts du com-