les secours d’argent et de protection. Lorsque nous aurons fait fortune, nous irons vivre là où nous trouverons le repos, s’il en existe encore sur la terre, etc. »
Je me refusai encore à ces offres. Ce jeune prince promettait alors un homme distingué dans les sciences. Mais des attaques d’épilepsie énervèrent tellement sa raison que je n’ai plus retrouvé le même homme à son passage à Paris pour l’Étrurie ; il pleurait avec moi sur ses infirmités.
La reine de Naples, à peu près à la même époque, me pressait de me rendre dans ses États ; mais je résistai encore.
Enfin, le célèbre Washington, alors président des États-Unis, m’écrivit deux fois à ce sujet. Dans sa première lettre, il y avait cette phrase remarquable : « Quoique président des États-Unis, je ne puis m’engager vis-à-vis de vous pour aucun salaire ; mais les hommes utiles comme vous ne sont pas délaissés par ma nation. Venez, et nous nous ferons tous un plaisir de vous accueillir. »
Toutes ces offres ont été successivement repoussées. Si j’avais voulu m’expatrier, j’aurais préféré la patrie de Washington et de Franklin ; mais l’amour de mon pays l’a toujours emporté sur des offres séduisantes de fortune et m’a fait courir toutes les chances d’une révolution orageuse sans altérer mes sentiments à cet égard.