Page:Charavay - Assemblée électorale de Paris, tome 2.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACCUSATIONS GIRONDINES CONTRE L’ASSEMBLÉE. lxv pierre d’avoir produit sou frère. Petion avait formulé le même grief, et Robespierre lui répondit dans sa deuxième réponse* : Vous répétez... que les électeurs du département de Paris étaient influencés et dominés par un petit nombre d’hommes. Vous en donnez pour unique preuve la nomination de mon frère. Vous dites qu’il peut être un bon et loyal patriote, et personne ne doute qu’il ne le soit en effet... Il était connu des patriotes de Paris et dos Jacobins, qui avaient été témoins de son civisme ; il fut présenté par des membres qui, depuis le commencement de la Révolution, jouissent de la confiance publique ; il fut discuté solennellement et publiquement, suivant Tusage adopté par l’assemblée électorale ; U fut attaqué plus vivement encore qu’aucun autre candidat ; et, fût-il vrai qu’on eût compté parmi les garants de son incorruptibilité la fldéüié de son frère à la cause du peuple, faudrait-il en conclure avec vous que ce choix fut le fruit de la cabale et que l’assemblée électorale, la plus pure qui ait encore existé parmi nous, était un ramas d’intrigants et d’imbéciles ? Remarquez encore qu’il faut donner les mêmes qualifications aux assemblées primaires, à toutes Tes sections de Paris, qui ont ratifié formellement cette nomination, ainsi que toutes celles qui avaient été faites par la même assemblée.

Enfin Petion, Louvet, Roland font allusion aux massacres de septembre ou les montrent formellement comme ayant vicié le caractère des élections parisiennes. On peut se demander si c’est vraiment à ces regrettables scènes de tueries que les députés de Paris durent d’être élus’ ?

.Les griefs des Girondins contre l’assemblée électorale s’expliquent par le dépit qu’ils éprouvèrent à voir cette assemblée soumise en majorité à l’influence de Robespierre. Louvet laisse naïvement éclater ce dépit dans cette exclamation : « Ce premier député, quel fut-il ? Toi, Robespierre, tpi ! et cependant Petion était au milieu de vous ! » Petion, de son côté, dissimula mal son aigreur, et Robespierre put lui dire avec assez d’à-propos

  • : <f S’il est vrai que l’assemblée électorale du département

de Paris était assez juste, assez éclairée pour croire que Jérôme Petion avait des droits incontestables aux honneurs de la priorité, comment pouvez-vous soutenir, vous, qu’elle était dominée par l’intrigue ? »

1. Lettres d ses commettants, n» 10, p. 449-i31.