Quelquefois, elle souffrait de ne connaître qu’un côté de son amant.
— Voilà un mois que nous nous aimons et tu ne m’as encore rien dit de toi.
— Mais que veux-tu savoir ?
— Tout.
— Mais je te dis tout.
— Ne plaisante pas.
— Qu’il te suffise de savoir que je t’aime.
— Je me sens comme une étrangère au bord de ta vie.
Il la taquinait de ce besoin d’assurance, mais elle insistait :
— Chaque fois que je ne te vois pas pendant une semaine, j’ai envie de te dire « vous ».
— Dis donc que je t’intimide.
— La passion, ce n’est pas tout.
— Je te parle de tous mes projets.
— De tous ?
— Je pense tout haut devant toi.
— Je veux que tu me donnes ton âme.
Elle était pathétique. Cette conversation, commencée comme un jeu, tournait mal. Il eut honte de lui. Il se réservait. Pourquoi ? Il ne croyait plus à l’éternité des liens créés par la chair en dehors du mariage, du moins, il ne voulait pas y croire. Il dit :