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Page:Charbonneau - Fontile, 1945.djvu/127

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Un taxi en maraude me dépassa. Je fis un signe à son conducteur et me fit reconduire à la maison.

Cette nuit-là, toutes sortes d’images refoulées se donnèrent libre cours dans mes rêves. Je voguais sur la rivière avec Armande. Sous les rames qui heurtaient l’eau en cadence jaillissait une averse de paillettes qui retombaient sur sa robe. Le nœud de son genou pointait discrètement une image lisse. La rivière nous conduisait à un delta marécageux.

— Vous voyez cette route, me dit Lorraine (car Armande était devenue Lorraine), celle qui ceinture le bois avant de déboucher au milieu du belvédère, nous y serons à l’aise pour causer.

Mais à terre, ma compagne était de nouveau métamorphosée en une jeune Anglaise. « Quel beau spectacle, pensai-je, une Anglaise rousse parmi les fanes et les bois morts. » Le décor magnifiait la texture de son teint.

— Ce sont toujours les mêmes, dit-elle en riant et en secouant sa chevelure, que cela en-