sible à la chaleur ou à la piqûre du vent, elle surveillait les allées et venues. C’était une grosse mégère rousse, acariâtre et affairée, qui avait la manie des réparations. Quand nous la trouvions au milieu des ouvriers, elle nous expliquait : « Vais-je leur ouvrir ma bourse et leur dire : Servez-vous ».
Les enfants avaient appris mon départ pour le lendemain. Ils étaient accourus à ma rencontre. Jean arriva le premier. Dans sa hâte, la petite Louise heurta son frère et tomba. Ses yeux se remplirent de larmes.
— Tu veux pleurer, dit madame Camarin en la relevant, je vais te coucher.
Je tendis la main à la petite, qui, spontanément quitta les bras de sa mère pour les miens. Elle cacha un instant sa tête bouclée dans mon cou, où je sentis rouler des larmes brûlantes, puis, riant de ses deux petites incisives, elle essuya ses larmes de son poing.
J’avais vu Louise faire ses premiers gestes, partagé avec ses parents ses premiers sourires, ses premières caresses ; j’avais soutenu ses pre-