Aller au contenu

Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
LES DÉSIRS

du métier de candidat. Ses lieutenants comptaient lui dessiller les yeux au lendemain de l’élection quand les avantages l’emporteraient sur les inconvénients.


En rentrant de ses tournées, Bernard Massénac qui a accueilli Lucienne en disant à ses amis qu’il ne laisserait pas un enfant de son fils, même illégitime, dans la misère, trouve la jeune femme, jambes nues, qui lessive le parquet. Son désir s’égare sur elle.

Lucienne ne sort jamais. Elle aime le vieillard qu’elle croit le père de Pierre. Depuis qu’elle est là, il est timide avec les bonnes. Quand il donne des banquets politiques, il trouve toujours un prétexte pour l’éloigner de la maison. Il s’est débarrassé des parasites qui avaient fini par transformer sa maison en un corps de garde. Il a invité Anna à tenir compagnie à Lucienne et il la loge. Tous ses actes tendent vers un seul but, encore secret pour Lucienne, mais que sa compagne a deviné. Il voudrait lui offrir de l’épouser. Mais il ne sait comment lui apprendre du même coup que Pierre est un étranger pour lui et qu’il l’aime.