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Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/12

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LES DÉSIRS

cules fils d’araignée tissés en forme de tente. La cour est vaste, plantée de pommiers bas et crochus. On ne voit au-delà que les cheminées des maisons et un immense bouquet de verdure.

— On dit la prière ? Claude a hâte d’aller jouer.

Il s’agenouille sur la descente de lit. Auguste sent confusément beaucoup de choses qu’il ne comprend pas, mais la récitation à haute voix de la prière du matin en vide son esprit. D’ailleurs, presque aussitôt, Georgette paraît.

— Qui est-ce qui est en bas ? demande Auguste.

— Ton père et ta mère.

— J’ai entendu parler quelqu’un.

— C’est que les voix changent avec les maisons.

Auguste n’est pas tout à fait convaincu et, aussitôt habillé, il descend le grand escalier, emplissant ses yeux de tout ce qu’il voit.

Toutes les pièces qu’il traverse sont encombrées de meubles, de caisses ; les parquets sont sales et les murs ont quelque chose d’hostile. Une odeur de bois et de peinture imprègne la cuisine.