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Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/152

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VI

À son retour, à onze heures, il contourne l’antichambre et pénètre dans son bureau par l’entrée particulière. À sa profonde surprise, un individu a pris place sous le portrait du grand oncle, dans le fauteuil réservé aux visiteurs de marque. Il est entouré d’une épaisse fumée. S’il est une chose que le député de Deuville supporte mal, c’est qu’on l’attende dans son cabinet. Il en éprouve aussitôt un violent sentiment de colère contre l’intrus et contre sa secrétaire qui l’a introduit.

— Bonjours Auguste, dit le visiteur.

Le député dépose son chapeau avec dignité et sans répondre ou même jeter un regard au visiteur, il va prendre place derrière sa table de travail. Pendant quelques instants, il range des papiers. Il songe à appeler sa secrétaire et à la morigéner devant l’intrus. Puis il se ravise et sort dans l’antichambre.

— Excusez-moi, dit la jeune fille. C’est mon-

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