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Page:Charbonneau - Les Désirs et les jours, 1948.djvu/198

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LES DÉSIRS

— Il n’espère rien pour lui. Il vit comme un saint, mais il ne vit que pour dominer.

— Quand un homme comme lui exerce un pouvoir, il s’identifie à la cause qu’il défend. Tu l’as blessé et alors qu’il est mû par la rancune, je suis convaincu qu’en sa conscience, il se croit le champion de la vertu.

— Conclusion pratique, dit Sam, un nettoyage s’impose.

— Céder immédiatement serait un aveu de culpabilité.

— Non, pas immédiatement. Mais d’ici deux mois il faudra sacrifier quelqu’un.

— Il est malheureux que nous ne puissions toucher à Massénac ; mais, ajouta Sam en riant, il ne comprendrait pas la plaisanterie.

— Il me faut un bouc émissaire, dit le Commissaire de police.

— Même deux.

— Bourret est tout indiqué.

— Nous suspendrons son permis pour quelques mois. Sam, il faudra que tu le préviennes. Tâche de lui faire comprendre…