Dans ses mains longues, un peu moites, elle roulait un petit mouchoir de couleur.
Ils ne se sont pas revus depuis deux ans. Louis les présente de nouveau l’un à l’autre dans le salon des Prieur.
— Tu as connu Germaine quand elle était haute comme ça, dit Louis.
— C’était mon cavalier préféré, dit-elle en riant.
Auguste regarde sa mère qui n’a pas bronché. Germaine est très à l’aise. Elle jouit de l’embarras du jeune garçon.
— Viens me montrer tes livres, dit-elle.
Auguste est très fier de sa bibliothèque.
Il est trop ému pour parler. À leur retour, Germaine dit qu’il a beaucoup changé.
— Oui, répond Mme Prieur, sans prêter toute son attention à la jeune fille. Elle ne sait pas parler de son fils avec les gens. Elle éprouve une certaine gêne à les entendre discuter de ses études comme d’une chose hors de l’ordinaire. « Auguste est très sérieux, » ajoute-t-elle après un moment.
— Il est si sérieux que je parierais qu’il n’a jamais embrassé une jeune fille, lance Germaine en éclatant de rire.