Page:Charcot - La foi qui guérit.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

augmenta toujours de plus en plus, gagnant tout autour du bout du sein, et qu’elle le cerna en peu de jours, de façon que le bout de ce sein tomba en un morceau. Elle ajoute qu’elle a vu le bout de ce sein détaché de la mamelle, qu’on le garda trois jours sur une serviette pour le montrer aux chirurgiens qui avoient soin de ladite demoiselle, et qu’elle avoit ou qu’il y avoit à la place de ce bout un trou un peu plus large qu’une pièce de douze sols qui paroissoit assez profond, et dont il sortoit sans cesse une eau qui puoit comme une charrogne ».

En 1720, deux chirurgiens proposèrent l’amputation du sein, mais la mère de la demoiselle Coirin refusa de consentir à l’opération, celle-ci ne devant être que palliative, puisque la maladie cancéreuse était déclarée incurable. « Puisque sa fille n’étoit pas sûre de guérir par cette opération, elle étoit bien aise de la lui épargner, et mourir pour mourir, il falloit autant qu’elle ne souffrît pas. »

Ajoutons que, dès 1718, la malade avait été frappée tout d’un coup, pendant la nuit, d’une paralysie de tout le côté gauche.