Page:Chardon - Antonia Vernon.djvu/33

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la maîtresse de dessin qui demeure tout en haut. Mme Robert m’en a supplié, et je lui dois cela pour le joli dessin qu’elle m’a fait dans mon album… Elle est bien douce, bien élevée, bien comme il faut. »

M. Norbach n’avait pas entendu un seul mot ; il répondit oui, parce qu’il avait seulement compris que c’était une approbation que sa fille demandait, et Valérie sortit du cabinet de son père toute joyeuse, entraînant sa sœur toute pensive. M. Norbach avait témoigné le désir d’être seul.

Nous ne parlerons plus que de l’appartement du quatrième, occupé par une riche veuve anglaise. À ce quatrième se retrouvait toute la splendeur du premier étage, un large balcon régnait sous les dix fenêtres ; les deux grands salons étaient tout dorés, et l’appartement était rempli de meubles neufs et magnifiques. C’était récemment que Mme Walner s’y était installée avec ses deux filles, Louisa et Jane.

Tous les beaux appartements de la maison donnaient sur les Champs-Élysées, quelques chambres de domestiques, des cabinets de toilette et les cuisines donnaient seuls sur le derrière de la maison, et c’était là tout en haut que se trouvait le logement exigu d’Antonia. La vue pourtant avait aussi de ce côté un charme infini de grandeur et de poésie ; elle s’étendait sur le quartier Beaujon, qui était en-