Aller au contenu

Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

C’est par la liaison que la morale sçait mettre entre tous les principes, qu’ils se réveillent les uns les autres dans l’entendement. Or qui dit un principe, dit une notion générale, qui enveloppe une multitude d’idées particuliéres.

La notion générale est donc attachée dans le cerveau à un faisceau principal, qui correspond à une multitude de petits faisceaux & de fibres, qu’il ébranle à la fois ou presqu’à la fois. Ce sont autant de petites forces, qui conspirent à produire un effet général. Le résultat moral de cet effet physique, est une certaine détermination de la volonté.[1]

L’objet d’une passion n’auroit pas une si grande force, s’il agissoit seul : mais ; il est enchaîné à une foule d’autres objets, dont il réveille les idées, & c’est du rappel de ces idées associées qu’il tire sa principale force.

L’or est bien l’objet immédiat de la passion de l’avare : mais ; l’avare n’amasse pas de l’or pour le simple plaisir d’en amasser.

  1. Consultés ici le Chap. XVIII. de l’Essai Analyt. & en particulier les §. 445, 446, 447, 448, 449, 450, 451.