Aller au contenu

Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cette notion est une idée réfléchie. L’idée sensible ne présente à l’esprit qu’un certain mouvement, un changement de forme, de proportions, d’arrangement dans certaines parties ; etc. L’esprit tire de tout cela par une abstraction intellectuelle (229.) l’idée réfléchie des propriétés, (266.) »

On voit à présent, que si l’éléphant pouvoit revêtir de signes ou de termes chacune des idées que sa trompe lui transmet ; s’il pouvoit représenter par de semblables signes ce qu’il abstrairoit de chaque idée sensible ; s’il pouvoit comparer par le même moyen les idées qu’il auroit ainsi abstraites ; on voit, dis-je, que la sphère de ses idées s’étendroit de plus en plus ; que leurs associations se fortifieroient par les signes même, en même tems qu’elles se multiplieroient & se diversifieroient. Bientôt l’éléphant disputeroit l’empire à l’homme, & l’instinct seroit transformé en raison.

Cette transformation est impossible dans l’état présent des choses : ici sont les barrières insurmontables que l’AUTEUR de la nature a placé entre l’instinct & la raison : mais, peut-être ces barrières ne subsisteront-elles pas