Plus les sens sont exquis, & plus l’impression de ces qualités est vive, complette, durable.
La structure & le nombre des membres, leur aptitude à se prêter aux impressions variées des sens, l’appropriation de leur jeu à ces diverses impressions, la manière dont ils s’appliquent aux différens corps & les tournent au profit de l’animal, sont une autre source féconde de la perfection organique.
Quelle énorme distance sépare l’huitre du singe ! Celle-là semble réduite au sens du toucher, & ne sçait qu’ouvrir & fermer son écaille. Celui-ci a tous les sens de l’homme & parvient à l’imiter.
Si la sagesse adorable qui a présidé à la formation de l’univers a voulu la plus grande perfection de tous les êtres sentans, (et comment douter de cette volonté dans la bonté suprême ! ) elle aura préformé dans ce petit corps indestructible, vrai siège de l’ame des bêtes, de nouveaux sens, des sens plus exquis, & des membres appropriés à ces sens. Elle aura approprié