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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/237

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qui règne entre tous les êtres vivans, depuis le lychen & le polype, jusqu’au cédre & à l’homme. Le métaphysicien peut trouver dans la loi de continuité la raison de cette progression ; le naturaliste se borne à l’établir sur les faits. Chaque espèce a ses caractères propres, qui la distinguent de toute autre. L’ensemble de ses caractères constitue l’essence nominale de l’espèce. Le naturaliste recherche ces caractères ; il les étudie, les décrit, & en compose ces sçavantes nomenclatures, connues sous les noms de botanique & de zoologie. C’est en s’efforçant à ranger toutes les productions organiques en classes, en genres & en espèces, que le naturaliste s’apperçoit que les divisions de la nature ne sont point tranchées comme celles de l’art ; il observe, qu’entre deux classes ou deux genres voisins, il est des espèces mitoyennes, qui semblent n’appartenir pas plus à l’un qu’à l’autre, & qui dérangent plus ou moins ses distributions méthodiques.

La même progression que nous découvrons aujourd’hui entre les différens ordres d’êtres organisés, s’observera, sans doute, dans l’état futur de notre globe : mais, elle suivra d’autres