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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/241

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l’état futur de notre planète. Rien ne se perd dans les immenses magazins de la nature ; tout y a son emploi, sa fin, & la meilleure fin possible.

On demandera encore, que devient ce germe impérissable, lorsque l’animal meurt, & que le corps grossier tombe en poudre ? Je ne pense pas, qu’il soit fort difficile de répondre à cette question. Des germes indestructibles peuvent être dispersés, sans inconvénient, dans tous les corps particuliers qui nous environnent. Ils peuvent séjourner dans tel ou tel corps jusqu’au moment de sa décomposition ; passer ensuite sans la moindre altération dans un autre corps ; de celui-ci dans un troisiéme ; etc. Je conçois, avec la plus grande facilité, que le germe d’un éléphant peut se loger d’abord dans une molécule de terre, passer de là dans le bouton d’un fruit ; de celui-ci, dans la cuisse d’une mitte ; etc. Il ne faut pas que l’imagination qui veut tout peindre & tout palper, entreprenne de juger des choses qui sont uniquement du ressort de la raison, & qui ne peuvent être apperçues que par un œil philosophique.