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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/242

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Le répéterai-je encore ? Combien est-il facile, que des germes, tels que je les suppose, bravent les efforts de tous les élémens & de tous les siècles,[1] & arrivent enfin à cet état de perfection auquel ils ont été prédestinés par cette sagesse profonde, qui a enchaîné

  1. Quoique la grande délicatesse des Germes paroîsse devoir s'opposer à leur conservation, il est pourtant des Faits très certains, qui prouvent qu’ils ont été ordonnés de manière, qu’ils conservent pendant un tems, même très long, la vertu germinatrice. Je parle des Germes qui tombent sous nos Sens, & que nous appercevons dans les Graînes & dans les Œufs.
    Il n’est guères d'Animal plus délicat qu’un Polype à Pennache : combien l’Animal renfermé encore dans son Œuf doit-il être plus délicat ! on verra pourtant dans l’Article 317 de mes Corps Organisés, qu'on peut conserver au sec plusieurs mois comme de la Graîne de Ver à Soye, les Œufs de cette Espèce de Polype, les semer ensuite dans l’Eau, & en voir éclorre de petits Polypes.
    On lit dans l’Encyclopédie au mot Végétation ; que des Haricots d’Amérique, tirés du Cabinet de l’Empereur avoient germé par les soins d’un Jardinier, quoique ces Haricots eussent 200 ans.
    Mr. le Marquis de St. SIMON, dans son curieux Traité des Jacintes, publié à Amsterdam, cette année 1768, pag. 104, rapporte une Expérience qui confirme pleinement la précédente, & que je transcris ici dans ses propres termes.
    « J’ai fait germer en 1754 du Bled, renfermé dans des Magazins en Terre à Metz du tems de Charles V, c’est-à-dire, près de deux cens ans avant qu’on vint à le découvrir ;