Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/247

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prouver, que les plantes sont sensibles ; mais j’ai voulu montrer qu’il n’est pas prouvé qu’elles ne le sont point. »

Si donc il n’est point prouvé que les plantes ne sont pas sensibles, il est possible qu’elles le soient ; & s’il est possible qu’elles le soient, il l’est encore, que leur sensibilité se développe & se perfectionne d’avantage dans un autre état.

Je le disois dans l’ouvrage que je viens de citer : « Nous voyons le sentiment décroître par degrés de l’homme à l’ortie ou à la moule ; & nous-nous persuadons qu’il s’arrête là, en regardant ces derniers animaux comme les moins parfaits. Mais il y a peut-être encore bien des degrés entre le sentiment de la moule & celui de la plante. Il y en a, peut-être, encore d’avantage entre la plante la plus sensible & celle qui l’est le moins. Les gradations que nous observons par tout, devroient nous persuader cette philosophie : le nouveau degré de beauté qu’elle paroît ajoûter au systême du monde, & le plaisir qu’il y a à multiplier les êtres sentans, devroient encore contribuer à nous le