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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/288

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Si l’on vouloit admettre un plus grand nombre de révolutions[1] antérieures à ce cahos dont parle le texte sacré ; j’admettrois aussi un nombre de principes de réparation éxactement proportionnel.

Ces principes seront donc toujours des germes, & ces germes auront été renfermés originairement les uns dans les autres.

Ne supposons que trois révolutions. La terre vient de sortir des mains du créateur. Des causes préparées par sa sagesse font développer de toutes parts les germes. Les êtres organisés commencent à jouir de l’éxistence. Ils étoient probablement alors bien différens de ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils l’étoient autant que le premier monde différoit de celui que nous habitons. Nous manquons de moyens pour juger de ces dissemblances, & peut-être que le plus habile

  1. Quelque nombre de Révolutions qu’on veuille admettre, il est bien évident que ce nombre ne sçauroit être infini. Il n’est point de nombre infini ; il n'est point de Progressions à l’infini, & dans une suite quelconque, il y a nécessairement un premier terme. L’Opinion que j'expose ici ne favorise donc point celle de l’Eternité du Monde.