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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/298

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mon lecteur aimera, sans doute, à contempler l’immensité & la beauté des œuvres du tout-puissant. Combien désirerois-je, que les verres de cette lunette, eussent été travaillés par une meilleure main ! J’aurai au moins tracé la construction de l’instrument : des opticiens plus habiles le perfectionneront.

Plus je m’arrête à contempler cette ravissante perspective, & à parcourir ces trésors inépuisables d’intelligence & de bonté ; & plus je m’étonne que des philosophes, si capables de s’élever au dessus des opinions communes, ayent pu soutenir un instant l’anéantissement des animaux. Combien cette opinion est-elle peu fondée en bonne philosophie ! Combien est-elle mesquine ! Combien resserre-t-elle cette bonté adorable, qui comme un fleuve immense, tend à inonder de biens toutes les créatures vivantes !

Je ne ferai point à un auteur anonyme, le reproche que je viens de faire à quelques écrivains, peut-être moins philosophes que lui ; mais, moins hardis & plus circonspects. Je