Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/307

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importante question : je tiens que les Ames, & généralement les substances simples, ne sçauroient commencer que par la création, ni finir que par l’annihilation : & comme la formation des corps organiques animés ne paroît explicable dans l’ordre de la nature que lors qu'on suppose une préformation déja organique, j’en ai inféré que ce que nous appellons génération d'un animal, n’est qu'une transformation & augmentation : ainsi, puisque le même Corps étoit déjà organisé, il est à croire qu’il étoit déjà animé, & qu’il avoit la même Ame ; de même que je juge vice versa de la conservation de l’Ame, lors qu’elle est créée une fois, que l’Animal est conservé aussi, & que la mort apparente n’est qu'un enveloppement ; n’y ayant point d'apparence que dans l’ordre de la nature il y ait des Ames entièrement séparées de tout corps, ni que ce qui ne commence point naturellement puisse cesser par les forces de la nature. »

J’ai du plaisir à voir notre grand métaphysicien adopter si clairement une préformation organique & une prééxistence corrélative des ames. S’il eut connu toutes les découvertes modernes qui semblent concourir à établir cette