degrés à l’indéfini, depuis l’instant de la création jusqu’à celui de la conception, & depuis celle-ci jusqu’à l’état de la plus grande perfection.
Si donc l’homme peut passer par des moyens purement naturels, de l’état si abject de simple animal, à l’état si relevé d’être intelligent ; pourquoi des moyens semblables ou analogues ne pourroient-ils élever un jour la brute à la sphère de l’homme ?
Il ne seroit pas philosophique d’objecter, que l’ame de l’homme enveloppoit dès son origine des facultés qui rendoient son élévation possible, & qu’il n’en est pas de même de l’ame de la brute. Croira-t-on que l’ame d’un imbécille n’enveloppoit pas les mêmes facultés ? Si l’on vouloit chicaner là-dessus, je me retournerois aussi-tôt, & je demanderois, si un coup de marteau donné sur le crâne d’un sçavant, & qui le transforme subitement en imbécille, enléve à son ame ces belles facultés qu’elle éxerçoit un moment auparavant ?
Il éxistoit un assés grand ouvrage métaphysique