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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/325

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« Je crois avec la plupart des anciens, que tous les génies, toutes les ames, toutes les substances simples créées, sont toujours jointes à un corps, & qu’il n’y a jamais des ames qui en soient entièrement séparées. J’en ai des raisons a priori. »

Leibnitz aimoit à faire revivre les opinions des anciens, & à les mettre en valeur : mais, elles prenoient entre ses mains une forme si nouvelle, qu’on peut dire avec vérité, qu’après qu’il les avoit travaillées, ce n’étoient plus les opinions des anciens. Son cerveau étoit un moule admirable qui embellissoit & ennoblissoit toutes les formes. Il faisoit bien de l’honneur à l’ancienne école en la parant ainsi de ses propres inventions, & on se tromperoit beaucoup, si l’on pensoit qu’elle avoit vu distinctement tout ce que la singulière bonhomie de notre auteur le porte à lui attribuer, soit dans ses nouveaux essais, soit dans sa théodicée.

Ces raisons a priori, dont il s’agit dans ce passage, & que Leibnitz n’énonce pas, étoient tirées de son principe de la raison suffisante. On sçait qu’il rejettoit l’influence