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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/326

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physique & les causes occasionnelles, & qu’il leur avoit substitué sa fameuse harmonie préétablie : hypothèse aussi neuve, qu’ingénieuse, & qui auroit suffi seule pour immortaliser ce puissant génie. En vertu de cette hypothèse, l’ame & le corps sont unis sans agir réciproquement l’un sur l’autre. Toutes les perceptions de l’ame naîssent de son propre fond, & sont représentées physiquement par les mouvemens correspondans du corps, comme ces mouvemens sont représentés idéalement par les perceptions correspondantes de l’ame. Il en est de même des volitions, des désirs ; le corps est monté, comme une machine, pour y satisfaire, indépendamment de toute action de l’ame sur lui.

Et comme dans cette hypothèse, les perceptions ne pouvoient tirer leur origine du corps, & qu’il falloit pourtant que chaque perception eut sa raison suffisante, Leibnitz plaçoit cette raison dans les mouvemens correspondans du corps : ils n’en étoient donc pas la cause efficiente ; mais, ils en étoient la cause éxigeante.

Il entroit ainsi dans le plan de l’univers,