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Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/335

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Je ne dirai pas trop, si j’avance, qu’on ne sçauroit expliquer physiquement par son enveloppement, de quelque manière qu’on l’entende, la conservation du moi ou de la personnalité. Ce seroit très vainement qu’on se retrancheroit à soutenir, que la mémoire est toute spirituelle : lors-même qu’une foule de faits bien constatés, ne prouveroient pas que cette faculté a son siége dans le cerveau ; il faudroit toujours qu’il y eut dans le cerveau quelque chose qui correspondit aux perceptions & aux volitions de l’ame, & en particulier, aux perceptions que la mémoire spirituelle y retraceroit : autrement l’harmonie-préétablie tomberoit, & son auteur ne seroit plus conséquent à lui-même.

Il se servoit ingénieusement de la métamorphose

    ne se nourrit que d'eux. Il semble cependant qu'à la fin leur nombre viendroit nécessairement à diminuer, & que les Espèces ne seroient pas toujours également fécondes. Peut-être cette difficulté aura-t-elle contribué à faire croire à Mr. LEIBNITZ que les Animaux primitifs ne pêrissoient point, & qu'après s’être dépouillés de l'enveloppe grossière, de cette espèce de masque, qui en faisoit, par éxemple, des Hommes, ils subsistoient vivans dans leur première forme, & se remettoient à voltiger dans l'Air, jusqu'à ce que des accidens favorables les fissent de nouveau redevenir Hommes. »