Aller au contenu

Page:Charles BONNET 1769 La Palingénésie philosophique ou Idées sur l'état passé et l'état futur des êtres vivans - tome 1.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dix mille toises.[1] Quel intéressant, quel superbe spectacle ne nous offriroit point cet assemblage si merveilleux de tant de millions, que dis-je ! De tant de milliars de tubules ou de filtres plus ou moins diversifiés, si nos sens & nos instrumens étoient assés parfaits pour nous dévoiler en entier le méchanisme & le jeu de chacun d’eux, & les rapports qui les enchaînent tous à une fin commune !

Quelles idées cette seule découverte anatomique ne nous donne-t-elle point de l’organisation de l’animal, de l’intelligence qui en a conçu le dessein, & de la puissance qui l’a éxécuté ! Qu’est donc l’animal lui-même, si une de ses parties, qui ne paroît pas néanmoins tenir le premier rang dans son intérieur, est déjà un abîme de merveilles ! J’ai de si grandes idées de l’organisation de l’animal, que je me persuade sans peine, que s’il nous étoit donné de pénétrer dans la structure intime, je ne dis pas d’un de ses organes ; je dis seulement, d’une de ses fibres, nous la trouverions un petit tout organique très composé, & qui nous étonneroit

  1. Voyés Consid. sur les Corps Organ. Art. 356.